Alors, aujourd’hui, j’ai une jolie et folle nouvelle, en forme d’histoire. Je tenais à vous la raconter, parce que son existence tient beaucoup à vous tous.
Dites, ça vous dirait de trouver mes mots sur du papier, du vrai papier glacé, régulièrement chez votre marchand de journaux?
J’ai eu la chance de faire la rencontre virtuelle d’Iris Maluski, responsable éditoriale du pôle maison d’Oracom et rédactrice en chef de Simple Things. Ce magazine, j’imagine que vous le connaissez. Il s’agit d’un joli bimestriel tout en douceur, pour lequel j’ai eu un véritable coup de coeur dès les premiers numéros. Le soir où je le rapporte chez moi est toujours comme une petite fête un peu régressive, et je le feuillète alors pour m’imprégner de son esprit, avant de me le réserver pour les jours et semaines à venir. C’est un des rares magazines que je lis entièrement et dont j’aime parcourir les archives. J’adore son ton, léger sans être superficiel, et c’est toujours un joli moment de détente et de déconnexion que de m’y plonger. Je n’ai donc pas été extrêmement surprise de voir qu’Iris est, comme une évidence, d’une très grande gentillesse, et d’une vraie simplicité, ouverte et positive.
La nouvelle un peu incroyable est ici : la plume des Mots Ailés va avoir (et a déjà eu en partie) une petite place dans la construction des Simple Things à venir.
La première étape est aujourd’hui, dans la dernière page du numéro février-mars. Cette dernière page est toujours une tribune consacrée aux « bonheurs simples », et j’ai été très honorée de devoir à mon tour chercher les mots sur ce sujet si joli, si large, si délicat, si limpide et si complexe en même temps. Ce texte, je ne sais pas s’il va vous plaire, j’en ai travaillé chaque mot, analysé chaque virgule, je l’ai raturé sur papier, retouché dans tous les sens sans le montrer à personne, je l’ai tant relu, rectifié, amendé d’une trouvaille soudaine, puis modifié encore. « Parler du bonheur »… J’ai fini par me dire qu’il n’était pas parfait, mais qu’il venait du fond de moi, et la sincérité est toujours gage de résultat acceptable ; je l’ai lu à voix haute (il faut toujours lire un texte à voix haute), et j’ai appuyé sur « envoyer. » Et aujourd’hui, je le vois là, imprimé sur des milliers d’exemplaires, et cela fait tout drôle.
Les étapes suivantes seront dans les prochains numéros : je suis à la fois toute timide et toute heureuse de vous dire que vous pourrez me retrouver au coeur du prochain magazine dans deux rubriques déjà existantes. Je ne vous dis pas lesquelles, pour garder un peu le mystère, (et puis parce qu’on ne sait jamais, la rédac-chef peut changer d’avis d’ici les bouclages). Mais si vous me connaissez vraiment bien, vous pouvez deviner, ou au moins une des deux. Donc, voilà, c’est totalement fou, et je n’en reviens pas. Alors c’est sûr, je ne vous annonce pas que l’intégralité de mon Oeuvre sort chez la Pléiade, tout cela n’est pas grand chose, je suis la première à mettre l’affaire en perspective. Toutefois, hier soir, j’ai été tellement émue de voir mes mots qui parlent du bonheur sur du vrai papier glacé. Ça n’a l’air de rien, mais je vous promets, les voir pour de vrai, là, au milieu des rayonnages, m’a procuré une sensation incroyable, et des frissons confus et souriants entretenus par l’idée que l’aventure allait continuer.
Plus exactement, c’est le moment de l’écriture de ces articles qui m’a le plus fait vibrer. Le fait d’avoir pour de vrai un éditeur qui t’écrit « je choisis ce sujet-là, X caractères, soyez poétique merci bisou », et d’être ensuite dans ton canapé devant la page blanche, sincèrement, c’est étourdissant. (Et c’est angoissant au stade environ du terrible, soyons honnêtes.) Je crois que je n’aurais pas réussi si Iris ne m’avait pas laissé une liberté si grande (c’était quasiment carte blanche!), si elle ne s’était pas montrée si ouverte, si confiante, et si enthousiaste. Je crois également, je suis même persuadée que je n’aurais pas réussi si vous n’aviez pas été là, vous ici. Vous les lecteurs des Mots Ailés, qui m’avez encouragée et portée. Devant ma page blanche, je pensais à vous, je faisais comme si j’écrivais pour vous. Le mécanisme de l’écriture est curieux et insaisissable, et il a besoin, en plus de l’habitude, de l’assurance que procure chaque lecteur pour passer les vitesses. C’est grâce à chacun de vous, ceux qui commentent, mais aussi les silencieux, ceux qui ont partagé un article, plusieurs, ou qui ont simplement offert leur discrète présence, les centaines (milliers!) qui sont là chaque jour, abonnés ou non, que je vois mes mots aujourd’hui et demain sur du papier qui brille. Alors, merci, merci, je vais arrêter parce que sinon ce sont mes yeux qui vont briller. Ce ne sont que quelques mots, n’exagérons rien, mais que voulez-vous, voir des mots qui s’envolent comme des traits en plume, c’est un peu toucher à l’essence même de ce qui me plaît dans ce monde.
Je vous embrasse tous et vous dis à bientôt, sur du web et sur du papier.
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